Zoom
Patience
En ce jour d'élection présidentielle Française, j'ai retrouvé dans mes privées archives virtuelles cette petite fable de mon cru, que je vous livre toute crue.
Il y a bien longtemps dans un royaume lointain régnait un bon roi. La vie était paisible, le travail rapportait sa peine, et chacun vivait confiant dans l'avenir. Mais le Roi du conté voisin jalousait le bon roi son cousin. Il envoya donc son émissaire au village qui parla en ces termes aux villageois. Vous devez payer votre dime au bon roi et en fait, il vous vole cette part de récolte qui vous revient, c'est la votre ! Pourquoi la partager ? Vous êtes dans votre bon droit et votre roi qui ce dit bon, vous abuse.
Comme une graine pousse et ensemence les champs, la mauvaise parole trouva sa place dans le cœur avide des paysans cupides. Ils oublièrent que le bon roi était juste et leur apportait paix et sécurité, et ils demandèrent en délégation à ne plus rien payer et prendre leur indépendance.
Le bon roi fut très triste d'entendre cela et fort contrit d'une telle ingratitude. Son conseiller lui dit d'envoyer ses soldats. Le bon roi fit venir les villageois et la mort dans l'ame leur demanda de choisir de rester ou partir. Le royaume était grand et il pouvait se passer d'un village, d'autant qu'il savait ce qui allait advenir. Le village certain de son bon droit décida de s'affranchir.
Aussitôt qu'il l'apprit le mauvais roi en grand appareil se rendit au village et parla en ces termes. Vous voila donc abandonné par celui qui se targuait de vous protéger et de vous aimer, ce bon roi dont vous croyiez les mensonges, il est temps que l'on vous protège et que l'on vous donne règles, droits et devoirs, dans le girons d'un amour sans partage, ou vous serez respectés tant que vous serez de bons sujets. Il fut ainsi acclamé d'autant que derrière ses paroles accueillantes on voyait la force de soldats, menaçants, bruyants, et forts armés.
Ainsi la frontière de l'état changea et le village fut annexé par le roi jaloux. Le temps passa et les récoltes se succédèrent. La jalousie est avide comme une maladie infectieuse et les impôts se firent plus pesant encore qu'ils ne l'avaient jamais été. Les règles plus nombreuses et plus contraignantes. La peur aussi qui poussait chacun à craindre d'être dénoncé et traduit devant une justice sans appel, sans clémence et aveugle.
Certains se firent l'écho que finalement ils étaient bien plus heureux quand le bon roi régnait sur eux. Mais ils disparurent vite sans laisser de trace. La peur régna en maître transformant en serviteurs ces hommes qui avaient rêvés de liberté et de justice. Le temps passa encore sous un règne despotique et sans partage. L'innocence était partie. Chacun ne pensait plus qu'à lui, sans tenir compte des autres, les temps devinrent durs et les cœurs aussi.
Le bon roi fut bien triste d'apprendre ce qui se passait, il savait qu'un jour le village reviendrait ou ses enfants ... Comme il l'avait toujours fait, il continua à préparer et armer son royaume pour préserver la paix, car être juste et bon: c'est aussi être fort.
◄ précédent Jp 5 mai 2012 suivant ►